jeudi 7 décembre 2006

Monstres high tech et dinosaures publics

Citation de Bernard Miyet, président de la SACEM ce mardi : « nous réclamons le respect du droit d'auteur. Le fait que nous soyons organisés collectivement nous donne un poids lorsqu'il s'agit de négocier auprès d'une corporation puissante. Nombreux sont ceux qui préféreraient avoir à gérer des auteurs isolés plutôt qu'un organisme comme le nôtre. Surtout qu'il arrive sur le marché d'autres monstres encore plus puissants, Apple ou des géants des télécom... »

Cette petite phrase prononcée à l’issue de la remise du rapport sur l’économie de l’immatériel rédigé notamment par Maurice Levy, le patron de Publicis, à Thierry Breton à de quoi faire sourire.

Ou pleurer…

En effet, elle est symptomatique des grandes peurs que catalyse les nouveaux modes de distribution vis-à-vis de nos « élites ». Surtout, NE FAISONS RIEN !

Dans le domaine de la musique en ligne, comme dans bien d’autres, le marché est entrain de se transfigurer. N’est-ce pas Pascal Nègre lui-même qui disait que les itunes & cie allait tuer le marché du disque il y a un an et qui aujourd’hui plébiscite se mode de distribution ? Mais voilà, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et force est de constater qu’il en reste quelques-uns pour être effrayer la par la capacité à innover et à comprendre le monde d’Apple et de quelques autres.

D’autre marchés protégés jusqu’ici par des accords de distributions sélectives commencent à tomber, les fabricants de cosmétiques par exemple ont été sommés par le gouvernement de trouver une solution « rapidement » afin de libérer le marché de l’ecommerce des carcans territoriaux, et récemment un réseau de franchise vient de se faire débouter par la cour de cassation pour les mêmes raisons, un adhérent en phase avec son temps ayant eu le tord de proposer ses articles sur un site, ce qui n’a pas vraiment plus aux autres adhérents du réseau tout à fait en ligne avec la citation de Bernard Mivet.
Au total, cette méconnaissance et la volonté de ne pas voir l'avenir risque bien encore une fois de nous releguer au rôle de remorque et non à celui de locomotive.